Knieja Wood, enfant des bois
Qui est-elle ? Morgane Ricada, 31 ans, ébéniste.
Où est situé son atelier ? À Paris, sur le site des Grands Voisins, dans le 14e arrondissement.
D’où lui vient sa passion pour l’ébénisterie ? Enfant, Morgane passe le plus clair de son temps à l’extérieur ou dans les bois à l’orée de la maison familiale. Elle tombe en admiration pour ces arbres, ceux qui l’ont vu grandir, et choisit de les façonner de ses mains, bien qu’ils soient destinés au bois de chauffage. Le travail de cette matière « rassurante, chaleureuse et authentique » s’impose comme une évidence pour la jeune femme, héritière d’une famille de makers et diplômée depuis de la prestigieuse école Boulle.
Ses inspirations ? Si la nature est sa principale inspiration, ses voyages en Suède et au Japon ont nourri la simplicité et les formes épurées de ses créations.
Son signe distinctif ? Morgane n’utilise que « du bois massif provenant d’essences locales et valorise des arbres qui pour la plupart ne l’auraient jamais été ». Du sourcing au séchage jusqu’à ses objets uniques, elle veille à travailler toujours en harmonie avec le cycle naturel de la forêt.
Pernille Folcarelli, œuvres botaniques
Qui est-elle ? Pernille Folcarelli, 53 ans, designer et illustratrice.
Où est situé son atelier ? À Helsinge, à 50 km au nord de Copenhague.
D’où lui vient sa passion pour le design botanique ? Convaincue des vertus apaisantes de la nature dans nos quotidiens effrénés, Pernille a choisi d’en capturer la silhouette et de l’imprimer sur des œuvres au charme primitif. La nature, dans ses petites irrégularités, sa richesse, sa simplicité et son esthétique intemporelle, produit chez elle une réelle fascination.
Ses inspirations ? Selon la créatrice, « vous pouvez trouver de l’inspiration partout – et si vous ne trouvez pas, regardez à nouveau ». En s’inspirant de cette citation de Paul Smith, Pernille garde toujours un œil sur la nature, sur son jardin, sur la forêt ou sur les fleurs à sa fenêtre. Elle utilise des plantes trouvées sur son chemin en toute saison.
Son signe distinctif ? L’empreinte botanique. Cette technique réussit à transposer la dimension brute de la nature sur papier. Pernille y ajoute des couleurs vives ou des motifs parfois incongrus, comme la silhouette d’un chapeau de champignon, qui accentuent la singularité du motif final.
Notary Ceramics, sous les mains, l’argile
Qui est-elle ? Sarah Van Raden, 36 ans, céramiste.
Où est situé son atelier ? À Portland, dans l’Oregon, sur la côte ouest des États-Unis.
D’où lui vient sa passion pour la céramique ? Lorsque Sarah plonge les mains dans l’argile, elle retrouve « cette sensation d’enfant insouciante ». Amoureuse du travail de la terre, elle considère d’abord cette activité comme un passe-temps, économise ensuite pour s’acheter un petit four et décide finalement d’en faire son métier. Dans son atelier, elle façonne en particulier l’argile, appréciée par la jeune femme pour son caractère très malléable.
Ses inspirations ? Sarah souhaite « créer des pièces fonctionnelles qui peuvent être utilisées et chéries pour de longues années ». Pour cela, elle s’intéresse aux influences du Japon, de la Corée, de la Scandinavie ou juste du charme de la campagne et de la nature imparfaite.
Son signe distinctif ? Sous chacune de ses pièces à la silhouette candide, Sarah n’efface pas la trace de doigt laissée lors de la phase de vernissage. Cette marque compose, selon la créatrice, un moyen graphique de « laisser parler la personne derrière l’objet ».
Rough Linen, lin-temporel
Qui est-elle ? Tricia Rose, 71 ans, designer textile.
Où est situé son atelier ? À San Rafael, en Californie.
D’où lui vient sa passion pour le design textile ? Tricia a grandi à « une époque où il était courant de se coudre une robe pour sortir le samedi soir ». S’enticher du travail des textiles semblait donc inévitable pour la fêtarde assumée de ses 20 ans. Son terrain de jeu favori ? Le lin, pour sa capacité à capter la lumière, ses ombres, sa fraîcheur, son toucher texturé et sa dimension écologique puisqu’« il nécessite beaucoup moins d’insecticides, d’irrigation et d’engrais que le coton ».
Ses inspirations ? La créatrice ne ferme jamais ses volets afin d’apercevoir le bord de l’eau, le soleil, la lune et s’en inspirer. La simplicité et la fonctionnalité du design japonais bercent également ses collections.
Son signe distinctif ? Une esthétique épurée jusqu’à l’essentiel. Tricia utilise très peu d’ornements, sauf nécessité, pour ne pas dénaturer la matière. Plus naturels que le plastique, les rares boutons de fermeture des taies d’oreiller sont en corozo, un ivoire végétal issu du fruit d’un arbre d’Amérique latine.
Floret, flower farmer
Qui est-elle ? Erin Benzakein, 38 ans, agricultrice et fleuriste.
Où sont situés sa ferme et son atelier ? Dans la vallée de Skagit, une zone très fertile au climat doux située dans l’État de Washington.
D’où lui vient sa passion pour les fleurs ? Pour Erin, l’amour du jardinage a la bonne odeur des petits pois en fleurs que son arrière-grand-mère avait l’habitude de planter. Lorsqu’elle quitte Seattle pour la quiétude du Skagit, Erin en sème par réflexe dans son premier potager. Si ses bouquets sont d’abord destinés à des proches, elle décide rapidement de faire de la plantation des fleurs et de leur arrangement son métier.
Ses inspirations ? Ce sont les saisons qui dictent les inspirations d’Erin, des semis à la réalisation de ses créations florales, les narcisses, les tulipes et les hellébores étant ses favorites du printemps.
Son signe distinctif ? Erin a la chance de travailler en famille, épaulée par Chris, son mari, et Elora et Jasper, ses deux enfants. La créatrice chérit les variétés anciennes, peu communes, qu’elle associe dans ses compositions à des éléments eux aussi originaux, « comme les herbes graminées ou les petits légumes comestibles ».