Intérieur : Lou Viradis, une maison du XVIIIe siècle entièrement rénovée dans le Périgord

Le souhait d’Aurélie et Laurent ? Dénicher une ancienne demeure, puis la rénover pour en faire un cocon douillet pour leurs hôtes. C’est dans le Périgord qu’ils installent et restaurent leur charmante maison du XVIIe siècle entre respect du passé et modernité.

Par Texte : Amandine Berthon – Photographies : Julien Fernandez

Aurélie Mazurek et son mari Laurent partagent le goût des maisons anciennes et des rénovations. En 2022, ils quittent la région de Fontainebleau pour s’installer dans le Périgord, où ils concrétisent un rêve qu’ils chérissaient depuis longtemps : ouvrir des chambres d’hôtes. Ils travaillent, sans relâche, à la restauration de leur maison du XVIIIe siècle et de ses dépendances transformées peu à peu en des lieux de séjour au charme authentique nommés Lou Viradis, “le tournant” en occitan. Comme le symbole d’un nouveau départ.

« Nous travaillions dans le commerce avec des horaires difficiles qui ne nous laissaient pas beaucoup de temps pour profiter de nos enfants, témoigne le couple. Comme beaucoup de personnes après la pandémie, nous avons décidé de changer de vie et de concrétiser ce rêve qui nous tenait à cœur: ouvrir des chambres d’hôtes à la campagne. » Sept mois plus tard, ils déménagent près de Bergerac. « Nous avons emménagé en février sans chauffage ! Nous campions tous dans la même pièce. Les enfants étaient ravis, ils ont pu manquer quelques jours d’école », se rappellent-ils. Le potentiel touristique du Périgord leur plaît pour leur projet de gîte, ajouté bien sûr à la beauté de la région. « Un week-end m’a suffi pour être conquise par le charme de l’architecture, la nature préservée et la lumière si particulière », se souvient Aurélie.

Nouveau départ
Après une trentaine de visites de biens, ils dénichent la propriété qui correspond à leurs critères : une maison ancienne, avec du terrain et une configuration de bâtiments permettant d’aménager des habitations indépendantes où chacun aura son intimité. « Dès que nous avons franchi le portail, j’ai dit à mon mari : “Nous sommes foutus !” Nous avons été conquis par le charme de la bâtisse avec ses massifs d’hortensias et son pigeonnier. À l’intérieur, j’ai adoré la grande cuisine et les cheminées, même dans les chambres »,
se souvient la jeune femme.Le terrain de trois hectares permet à Laurent de réaliser un autre de ses rêves : avoir un parc.

Depuis leur arrivée, le couple a planté environ 400 arbres et arbustes, ainsi qu’un verger et un potager. « Nous avons planté des espèces qui poussent rapidement, comme des liquidambars et des pommiers d’ornement. Plus tard, nous aimerions avoir des chèvres, des moutons et des poules ! », ajoutent-ils. La maison principale, construite en 1795, reflète l’architecture typique du Périgord, avec sa façade en pierre et sa toiture inclinée. Elle est entourée de nombreuses dépendances, dont une étable, un ancien pressoir, une porcherie et un vaste séchoir à tabac de 400 mètres carrés. « Cela nous offre de nombreuses possibilités d’aménagement », se réjouit Aurélie. La rénovation débute avec Le Pigeonnier, qu’ils transforment en chambres d’hôtes pouvant accueillir entre deux et quatre personnes. Actuellement, ils aménagent un gîte, Les Poules, qui devrait ouvrir au printemps 2025.

L’amour de la rénovation
Aurélie et Laurent, qui se sont rencontrés au collège, n’en sont pas à leur premier chantier. « Nous avons rénové notre précédente habitation de A à Z pendant treize ans… Nous venions de la terminer quand nous avons décidé de déménager ! », avouent-ils. Les travaux d’envergure ne leur font pas peur, bien au contraire. Ils aiment réveiller la beauté de lieux décrépis. « On nous appelle affectueusement les fadas dans le village ! », plaisante Aurélie. Le Pigeonnier était dans un état de délabrement avancé, avec un sol en terre battue jonchée de fientes et un plafond pourri. « Nous l’avons démonté poutre par poutre pour repartir sur une base saine. » Afin de reconstruire la charpente, Laurent et Aurélie montent les poutres à deux, utilisant un système de levier ingénieux.

Ils construisent également une petite extension pour y installer un coin repas, en respectant le style architectural local, avec une façade habillée de pierres “jaunes” du Périgord enduite au sable rouge, donnant cette teinte ocre si caractéristique de la région. « Nous avons utilisé des tuiles canal de récupération pour que l’extension s’harmonise avec le reste de la bâtisse », précisent-ils. En parallèle, ils rénovent l’habitation, située dans la maison principale de 150 mètres carrés dans laquelle ils vivent désormais avec leurs deux enfants. Celle-ci, en meilleur état, a alors encore de beaux éléments, parquet, poutres, murs en pierre, qui ont surtout nécessité des travaux de rafraîchissement.

Photo : Julien Fernandez / Amandine et Jules - La maison d'Aurelie dans le Perigord.

Harmonie bucolique
« J’ai toujours aimé la campagne et les intérieurs désuets, confie Aurélie qui partage cet amour sur son compte Instagram @aureliemazurek. La maison de mes parents était moderne, mais ma chambre avait déjà un style bucolique 92 avec du papier peint fleuri. » Aurélie a une prédilection pour les objets et les meubles au charme rétro, les couleurs sourdes et les imprimés fleuris. « J’aime associer ces motifs avec d’autres, comme des tapis kilims », explique-t-elle. Les déclinaisons de vert sont ses couleurs préférées, posées par touches dans cet intérieur, où une harmonie de tons clairs prédomine. « J’ai un carnet dans lequel je mets toutes mes idées et inspirations ; je colle des tissus, des images. Je suis de la vieille école, j’ai besoin de toucher ! Je ne suis pas adepte de Pinterest », dit-elle en riant.

Souvent, elle part d’un accessoire, comme un coussin, un tapis ou un tableau, pour élaborer ensuite l’ensemble de la décoration autour. Pour la chambre du Pigeonnier, ce sont des moulures en plâtre trouvées en brocante qui ont servi de point de départ. L’essentiel du mobilier est de seconde main. Ce qui a commencé comme une nécessité financière est vite devenu une véritable passion. « J’aime chiner des objets qui ont une valeur sentimentale
plus que réelle. Dans les vide-greniers, j’adore quand une grand-mère m’explique d’où provient l’objet », raconte Aurélie. Elle préfère les brocantes et les vide- greniers à Internet. « Nous faisons une petite liste de ce dont nous avons besoin et partons avec un sécateur, essentiel pour pouvoir faire des bouquets en chemin. »

@louviradis

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