Installés à Paris, Marine et Lucas cherchaient une maison de campagne à trois heures de route maximum pour pouvoir recevoir leur famille et leurs amis dans un cadre agréable et cosy. « On louait souvent des grandes maisons avec nos amis, mais la décoration laissait toujours à désirer. C’était compliqué pour moi puisque je me nourris du beau. L’idée, quand on part, c’est d’être mieux qu’à la maison ! J’aime me réveiller dans un bel endroit et me dire : “Je suis bien ici.” On a donc commencé à chercher notre propre maison de campagne, portés aussi par l’envie de se créer une fabrique à souvenirs. Nos parents sont divorcés et on avait besoin de ce nouveau point d’ancrage », explique Marine. Le couple commence à visiter quelques maisons avant le premier confinement. Ensemble, ils sillonnent la campagne, sandwichs dans la voiture, selon le programme de visites préparé par Marine. « Lorsqu’on est arrivés pour visiter le Moulin, au petit matin, on ne voyait rien depuis le portail. Nous sommes descendus à pied et on a vu se dessiner un petit hameau au fond d’une vallée, bordé par la rivière et entouré de végétation. Il y avait tout à faire mais on a su que ce serait là », partage-t-elle.
̈ La décoration évolue au fil du temps au Moulin. On adore chiner avec Lucas, même lorsqu’on voyage. On s’attache davantage à l’objet en lui-même qu’au style. ̈
Rénover un hameau centenaire
Niché au cœur d’un parc de deux hectares, le Moulin se compose de quatre bâtiments qui s’apparentent alors à des coques vides. La configuration idéale pour Lucas, cofondateur du studio de design et d’architecture Hauvette & Madani, qui se charge de la rénovation totale avec son associée. « C’était un vrai terrain de jeu pour Lucas ! Nous avons pu profiter du 46 confinement pour mûrir le projet tous les deux à la maison, réfléchir aux plans… Assez vite, je me suis dit qu’on pourrait ouvrir occasionnellement le lieu à la location, et c’est ce qui nous a amenés à imaginer des chambres indépendantes, traitées comme des suites d’hôtel à la campagne », explique Marine. Au fil des travaux, la pièce à vivre s’habille petit à petit d’un plancher, d’arches, d’un escalier et de grandes ouvertures pour faire entrer la lumière et ouvrir vers l’extérieur. Le couple aménage six chambres au total, dont deux se trouvent à l’étage de la maison principale. C’est là que séjournent Marine, Lucas et leur petite Liv, 1 an, lorsqu’ils viennent au Moulin. Les autres chambres se situent dans le reste des bâtiments du hameau, toutes avec leur propre salle de bains et parfois totalement autonomes comme la Bergerie, une petite maison de 22 mètres carrés qui offre une vue imprenable sur le parc. Le couple a gardé autant que possible les traces du passé, à l’instar des petits carreaux au sol dans la pièce à vivre, aussi charmants que surprenants, ou du magnifique papier peint fleuri dans la chambre de la Bergerie.
Modernisme patiné
Au Moulin, la conception de l’espace et le dessin du mobilier portent la signature du studio Hauvette & Madani. Lucas et son associée ont métamorphosé la bâtisse centenaire en un intérieur élégant et raffiné, teinté du modernisme patiné qui caractérise leur duo créatif. Réchauffée par des matériaux précieux et une sélection pointue de mobilier vintage, la décoration semble avoir toujours été là. Marine y apporte sa touche personnelle, notamment grâce à son goût sûr pour la chine. « La décoration évolue au fil du temps au Moulin. On adore chiner avec Lucas, même lorsqu’on voyage. On s’attache davantage à l’objet en lui-même qu’au style. Sa forme, sa couleur… s’il nous plaît, on l’achète ! Il sera toujours temps de lui trouver une place », indique-t- elle. Ce parti pris leur permet de créer des ambiances singulières et d’offrir la possibilité aux hôtes de repartir avec un souvenir de leur séjour. Le couple se distingue aussi par ses réalisations manuelles, comme la fresque dans la cuisine dessinée à main levée par Lucas, la table de chevet recouverte de mosaïque par Marine, ou les lampes en tissu de la wellness room conçues en duo. Les belles idées ne manquent pas : sol en liège, plinthes en corde, moquette surjetée en guise de tapis… Astucieux, Marine et Lucas parviennent à créer l’alchimie à partir de pièces chinées inattendues, comme les vasques et les miroirs verts de la Room 145, qu’ils ont utilisés comme point de départ pour imaginer une décoration à la fois enveloppante et avant-gardiste. Partout, les couleurs douces et les matières réconfortantes côtoient, avec un équilibre judicieux, les objets design et les matériaux nobles comme le marbre décliné sur le plan de travail, les niches, ou même en plinthes. Ce savant mélange donne au Moulin son atmosphère unique, celle d’une maison de campagne chaleureuse teintée d’un luxe simple.
Se ressourcer à la campagne
D’abord maison de campagne, puis maison d’hôtes, le Moulin reste le repaire privilégié des rendez-vous en famille ou entre amis. Après dix ans dans le prêt-à-porter, Marine en a fait son métier. Au-delà du lieu d’exception, elle propose à ses hôtes de nombreux services pour mieux déconnecter : yoga dans la wellness room (autrefois le grenier), chef à domicile, massage au bord de la rivière, livraison de paniers de produits locaux… Cela ne l’empêche pas de profiter de la maison dès qu’elle le peut, avec Lucas et Liv, mais aussi avec tous leurs amis. « Chaque été, on garde le Moulin trois semaines pour nous. Nos amis et notre famille viennent en profiter quelques jours ; il y a continuellement des entrées et des sorties ! Le matin, je m’installe dans l’atelier, une petite habitation dans son jus sans fenêtres, pour y modeler ma céramique avant que tout le monde ne se lève. J’aime être là, au calme. J’entends les oiseaux, la rivière. On passe beaucoup de temps près de l’eau quand il fait chaud, à partager des moments simples et tranquilles : barbecue, sieste dans les transats… On vit au ralenti ! », sourit Marine. Il faut dire que le cadre est idéal pour se ressourcer à la campagne, en pleine nature. Les vaches des prairies voisines contemplent la joyeuse vie du Moulin, quand ce ne sont pas les chevreuils de passage. « C’est précisément pour ces moments-là qu’on aime être ici », confirme la jeune femme.
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Reportage à retrouver dans le HOME Magazine n°112 (juillet-août 2024), disponible en kiosque
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