Intérieur : le repaire créatif de l’artiste Anaïs Vindel à Bordeaux

Dans une petite maison en longueur de moins de trois mètres de large, l’artiste Anaïs Vindel et son mari Maxence Oddone ont réussi à aménager leur habitation et un studio de peinture en s’inspirant de l’architecture japonaise et des aménagements de wagon de train. Dans ce lieu créatif, l’art et la vie s’imbriquent au quotidien. Visite !

Par Amandine Berthon – Photographie : Julien Fernandez

Un goût affirmé pour l’art, la cuisine et les voyages, nourri d’une énergie créative, voilà ce que partagent l’artiste Anaïs Vindel et son mari Maxence Oddone : « Nous adorons enchaîner les projets! Depuis notre rencontre il y a neuf ans, nous avons vécu en Australie, au Pays basque, en Tasmanie, créé nos projets professionnels et rénové notre maison ! », explique le couple qui a aujourd’hui posé ses valises à Bordeaux, la ville de leur rencontre.

Auparavant dans un appartement du quartier Saint-Michel, au cœur du centre historique, ils cherchaient une maison lorsqu’ils apprennent la vente de celle d’amis. « Nous aimions les bonnes vibrations du lieu quand nous venions chez eux et le quartier paisible, à proximité des rives de la Garonne et du centre-ville, accessible à vélo. » L’ambiance du quartier Bacalan, l’ancien port industriel de Bordeaux, les séduit aussi : « Nous aimons l’atmosphère qui y règne, entre les bateaux et les silos. Cela nous évoque le Nord et Amsterdam, avec ce mélange unique de quartier industriel et résidentiel », confient-ils.

S’adapter à l’existant

La bâtisse, érigée dans une ancienne allée menant à un garage, entre deux maisons de ville, présente un plan contraignant, en longueur et étroit. « Initialement, nous avions simplement envisagé de repeindre et de changer les sols, mais finalement, nous avons entrepris une rénovation complète », avoue la jeune femme. Le couple mène ce projet sans recourir à un architecte ou à un maître d’œuvre, mais a la chance de pouvoir compter sur des amis artisans qui prodiguent conseils et assistance. Anaïs se charge de l’aspect esthétique, élaborant les maquettes en 3D, tandis que Maxence, ferronnier de métier, se concentre sur la partie technique. « J’adore créer des moodboards dans tous les sens, et il me dit ce qui est réalisable techniquement, témoigne Anaïs. Maxence est concret, avec un véritable sens pratique, tandis que moi, je rêve tout le temps… nous formons un duo complémentaire ! »

La maison s’étend sur une largeur de seulement 2,85 mètres sur une longueur de 17,5 mètres, soit 94 mètres carrés répartis sur deux niveaux. « Pour élaborer les plans de notre maison très étroite, nous nous sommes inspirés de l’architecture japonaise ainsi que des agencements intérieurs des wagons de train. Cet univers résonne en nous car nous adorons voyager », précise le couple qui affectionne les espaces minimalistes et épurés, caractéristiques des styles japonais et scandinave. La distribution existante, salle à manger près de l’entrée et salon côté jardin, est inversée. « Nous avons privilégié l’espace repas en l’installant face au jardin, car recevoir et cuisiner sont des activités essentielles pour nous ! », poursuivent- ils.

Afin d’optimiser l’espace, le couloir du rez-de-chaussée est détruit et l’escalier en colimaçon remplacé par des marches japonaises en métal dessinées par Maxence. Un de ses amis architectes le modélise, tandis qu’un autre ami chaudronnier aide à sa fabrication.

À l’étage, un couloir reliait une salle de bains à droite à trois chambres. L’agencement est revu avec la création de deux chambres à chaque extrémité, équipées de salle de douche, et l’atelier entre les deux. « Bien que l’espace soitrestreint, il est parfaitement adapté lorsque nous recevons des amis. Chacun peut jouir de son intimité grâce aux chambres et salles de bains séparées. »

Lorsque les portes coulissantes des chambres sont ouvertes, la lumière se fait traversante et la perspective agrandit l’espace. L’atelier central, éclairé par une verrière zénithale, n’est pas très spacieux, mais suffisamment grand pour réaliser des grands formats. « Avec l’escalier ouvert et la dalle de verre, je me sens connectée au reste de la maison et à Maxence en bas », explique l’artiste, qui a décidé de se consacrer pleinement à son art lorsqu’ils vivaient à Byron Bay. « C’est un lieu inspirant avec beaucoup de créatifs. Cela m’a donné des ailes pour me lancer dans la création à plein temps », se souvient-elle.

Inspirations du Sud

Avec des origines grecques pour elle et italiennes pour lui, le couple partage entre autres l’amour des maisons méditerranéennes ; une source d’inspiration qui guide la décoration. L’intérieur brut et minimaliste, sols en béton ciré, murs blancs, escalier en métal, est réchauffé et illuminé par les œuvres d’Anaïs aux couleurs inspirées d’éléments naturels tels que la roche, les terres rouges de Tasmanie et le bois. Ses teintes chaudes se déclinent dans les textiles, le mobilier jusqu’à la crédence de la cuisine et les yeux du chat. Chez Anaïs, l’art et la vie ne font qu’un. « Je souhaitais créer une maison-galerie, un lieu hybride où la vie et le travail se fondent harmonieusement. J’aime peindre dès le réveil puis enchaîner avec de la cuisine ! », partage Anaïs.

@anaisvindel

Photo : © Julien Fernandez / Amandine et Jules - La maison de l'artiste Anais Vindel a Bordeaux.

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Sélection à retrouver dans le HOME Magazine n°113 (septembre – octobre 2024), disponible en kiosque

 

 

 

 

 

 

 

 

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