C’était une maison de week-end, une maison de cœur. Sur un coup de tête, Alice et sa femme Lital ont quitté Paris pour s’installer ici, en Normandie, en famille et en tête à tête avec un jardin où pavots et potager fleurissent et nourrissent l’inspiration. Si Alice a l’art de la cuisine qui réconforte, elle a aussi celui des grandes tablées qui réunissent. Avec son œil et ses mains qui disent tout de son goût, elle invente des scènes de couleurs et de saveurs dont elle nous livre un extrait, autour d’une table où se mêlent quelques trésors dénichés sur Leboncoin, une collection de verres, la cueillette du jour et les madeleines qui sortent du four.
Cuisinière, directrice artistique, photographe : quel est le lien entre tous tes métiers ?
Mes mains ! À l’origine, je suis styliste mode et j’ai toujours adoré créer avec mes mains, dessiner ou fabriquer des objets. L’art de vivre fait également le lien entre toutes mes activités. Aujourd’hui, je suis cuisinière, autrice, photographe et directrice artistique. Écrire les recettes, réaliser les photos pour mes livres, composer des scénographies autour de la table : j’aime penser des projets dans leur ensemble et jouer avec les couleurs, les textures, les associations ; comme lorsque je travaillais dans la mode, finalement.
La cuisine est donc au cœur de ta vie et de cette maison ?
Les deux sont indissociables. C’est cette maison et la proximité avec le jardin, les fleurs et la nature qui m’ont inspiré un nouveau mode de vie, mais aussi de création autour de la cuisine. À la campagne, c’est plus facile de cultiver des fruits et des légumes – ce que j’adore faire dans mon potager avec l’aide de mon voisin Jean-Jacques – et les courses de dernière minute sont moins évidentes qu’en ville : la cuisine que je transmets découle de ce rythme et de ma vie de famille qui se passe en effet beaucoup ici. C’est ma pièce préférée, là où nous cuisinons, dînons, jouons aux cartes ou accueillons les amis pour l’apéro.
Tu décris ta cuisine comme généreuse, gourmande, végétale et colorée. Elle va aussi de pair avec ton goût pour l’art de la table ?
Oh oui, pour moi c’est une évidence, l’un ne va pas sans l’autre. Ma cuisine est simple et accessible, mais les recettes sont toujours très visuelles. Ça commence lors de la préparation des plats, au moment du dressage dans l’assiette, puis cela se poursuit sur la table avec le choix de la vaisselle, des nappes, des végétaux et des détails qui changent tout, comme un joli nœud de serviette. En fait, c’est une question d’harmonie et d’équilibre entre les couleurs des fleurs et la vaisselle, ou le juste contraste de la rencontre entre des verres contemporains et le brut d’une assiette de céramiste, ou des objets neufs qui cohabitent avec des pièces chinées.
Es-tu une chineuse dans l’âme ?
Oui, je crois ; en tout cas, qu’il s’agisse d’objets chinés, d’une photo prise par un ami ou d’un plat façonné par une amie céramiste, j’aime que les objets aient une histoire, une âme. Le “seconde main” est venu plus naturellement ici. À Paris, je chinais des vêtements ; désormais, mes trouvailles nourrissent mes collections de vases, d’assiettes, de linge de table, de chandeliers ou encore de paniers. Ces collections habitent ma maison et me servent beaucoup pour l’inspiration et mon métier.
Si tu devais nous confier deux secrets pour chiner ?
Savoir exactement ce que l’on veut, et dans ce cas cela se passe sur Leboncoin, car on peut trouver des objets près de chez soi ; un avantage non négligeable ! En ce moment, j’ai une passion pour le verre soufflé, et comme il y a toujours un gâteau à la maison qui attend les enfants, je cherchais une cloche. Après une enquête précise sur Leboncoin, j’ai déniché une cloche à gâteau de la Verrerie de Biot dont je collectionnais déjà les verres. L’autre conseil serait de se lever très tôt pour aller dans les brocantes et vide-greniers. C’est souvent là que je mets la main sur des nappes incroyables, car j’adore toucher le tissu, regarder les détails, puis craquer.
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Article à retrouver dans le HOME FOOD n°2 en kiosque
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