Apaisants, épurés, doux… Les meubles patinés d’Araceli Villar et de Pierre Négrier ont ce charme lumineux propre aux paysages iodés de l’hiver. Petits déjà, avec leurs parents respectifs, cette directrice artistique et cet ancien communicant se passionnaient pour les objets teintés par l’écume d’hier. « Trouver une nouvelle utilité à une pièce obsolète est très exaltant. C’est selon nous le meilleur moyen d’avoir un intérieur véritablement personnalisé », confient-ils. Afin de partager leur passion, les deux trentenaires ont lancé Doux Août en mars dernier, après plusieurs années de travail entre Paris et le sud de la France. Outre de la chine sur mesure ou des projets de décoration, Pierre et Araceli alimentent un showroom montpelliérain et une boutique en ligne de leurs trouvailles d’époque et de style divers, souvent bercées par la Méditerranée de leurs aïeux.
La Méditerranée au cœur
« La Méditerranée est au cœur du projet Doux Août, expliquent ces passionnés d’objets. Nous aimons son mélange de cultures, lié à nos origines, de Castille pour Araceli et de l’Hérault pour Pierre, et l’idée de transmission qui en découle. Nous adorons entendre nos grands-mères raconter leur vie dans ces deux régions, à une époque complètement différente de celle d’aujourd’hui. » Céramiques espagnoles chaleureuses, miroirs italiens à la silhouette baroque ou chaises provençales côtoient ainsi des meubles Louis XIII, des pièces de design du début du siècle ou des pépites d’art populaire et d’artisanat dénichées notamment entre le nord de l’Andalousie et la Castille, terrain de jeu favori des deux chineurs.
Cadeaux durables
« La brocante est un mode de consommation écoresponsable en soi. Mais au-delà, nous faisons tout pour avoir une démarche la plus durable possible. » Araceli et Pierre réutilisent les emballages et les cartons d’expédition, choisissent des produits écologiques pour l’entretien et la remise en état de leurs meubles, optimisent les livraisons et limitent leur zone d’approvisionnement pour valoriser le circuit local. Si vous êtes en quête de présents responsables, « offrir un cadeau chiné, c’est avant tout offrir un cadeau nécessairement personnalisé, partager un coup de cœur et une histoire », conclut le duo.
Les inspirations d’Araceli Villar et de Pierre Négrier
Votre palette de couleurs favorite ?
Les couleurs naturelles. Les tons terre, crème et vert olive, plutôt légers et doux.
Votre rituel des matins froids et ensoleillés de décembre ?
Une balade à vélo entre Montpellier et la cathédrale de Villeneuve-lès-Maguelone. C’est vivifiant, et la récompense de voir la plage déserte en hiver n’a pas de prix.
Votre recette gourmande avec des agrumes tout juste cueillis ?
Nous avons un faible pour les papillotes de truite au citron et à l’orange, avec une pointe de thym et une escalivada de légumes. Tout simple et délicieux.
L’endroit idéal pour s’émerveiller de la Méditerranée en hiver ?
Le parc naturel du Cabo de Gata à l’est de l’Andalousie. Le littoral escarpé, entre falaises et plages de sable fin ou de galets, est protégé. L’eau y est magnifique et les randonnées, en hiver, sont des moments de paix.
Un lieu incontournable pour chiner ?
Le showroom Doux Août… Plus sérieusement, nous adorons aller chiner en Espagne. La brocante y est moins tendance qu’en France, mais nous y trouvons des pièces magnifiques, et souvent chargées d’histoires passionnantes.
L’odeur des fêtes de fin d’année qui vous enivre le plus ?
Comme beaucoup de gens sûrement, l’odeur d’une cheminée, alliée à celle des aiguilles de sapin, avec le bruit du bois qui craque sous les flammes.
La chanson de votre playlist de Noël à écouter en boucle ?
Nous n’écoutons évidemment pas ça tous les jours, mais rien ne reflète mieux l’esprit des fêtes que les villancicos espagnols (des chansons populaires datant en général du Moyen Âge ou de la Renaissance).
Votre résolution responsable pour 2020 ?
Consommer de plus en plus de produits de saison et en circuit court. Pour l’alimentation notamment, c’est très souvent bien meilleur et plus durable.
Le livre d’antan à lire sans modération ?
Nous sommes tombés il y a peu de temps sur de vieilles éditions de l’hebdomadaire Le Rire. Celles-ci datent du début du XXe siècle, et nous ne nous lassons pas de les lire depuis.
Le cadeau de seconde main sur votre liste de Noël ?
Il faudrait un ami très attentionné, mais notre plus récent coup de cœur est le lampadaire « Praying Mantis » de Jean Rispal, des années 1950.
Photographies : Agathe Boudin et Araceli Villar
