C’est à Bidarray, un ravissant village du Pays basque, au cœur d’un paysage de carte postale, qu’Hélène Gombert et son mari, Andoni, se sont installés l’année dernière. C’était une récompense après plusieurs mois de chantier compliqué. « Nous cherchions initialement une maison ancienne à restaurer, mais la conjoncture était telle ici que nous n’avons rien trouvé dans notre budget. Nous avons eu la chance de pouvoir acheter ce terrain à une tante, sur lequel nous avons construit notre maison », explique la décoratrice. Le couple vivait dans une maison de village à La Bastide-Clairence et souhaitait retourner à la campagne, dans le fief familial d’Andoni. Le terrain, longé par une rivière, avec une vue imprenable sur les crêtes d’Iparla, offre un cadre de vie privilégié. « Les étés y sont frais, ce qui est très appréciable. De plus, nous n’avons qu’à franchir un petit pont pour aller chez mon beau-père, de qui nous sommes très proches », se réjouit Hélène qui partage sur son compte @helene.gombert le projet de la maison.
S’inscrire dans le paysage
Le couple s’investit totalement dans son premier projet de construction. Ils ont une vision claire de ce qu’ils veulent : une maison de plain-pied avec des espaces de vie semi-ouverts et une circulation fluide. Ils collaborent avec une architecte spécialisée en feng shui, Gisèle Roure à Lyon, pour le dépôt de la demande de permis de construire. Les 147 mètres carrés de l’habitation se composent ainsi : à l’avant, le salon et la salle à manger sont séparés par une cheminée centrale. La cuisine, ouverte par une verrière sur l’entrée, est aménagée dans le prolongement de la salle à manger. Les trois chambres et la salle de bains se situent à l’arrière. À l’extérieur, la structure préfabriquée en bois est maçonnée en blanc afin de correspondre à l’architecture locale. « Nous aurions bien aimé avoir une maison tout en bois mais nous sommes dans un village classé, soumis aux directives des Bâtiments de France. La maison blanche avec ses menuiseries rouge foncé s’intègre mieux dans le style architectural emblématique du Pays basque », reconnaît la jeune femme.
Après des mois de travaux, retardés par plusieurs erreurs de construction, Hélène peut enfin s’adonner à son goût pour la décoration, hérité de sa famille. « Cet amour remonte à ma grand-mère qui, même à 80 ans, est abonnée aux magazines de décoration et adore discuter de ce sujet avec moi ! » Ajoutez à cela des parents adeptes de la chine et experts en rénovation : la jeune femme est allée à bonne école. Le principal défi est alors d’apporter une âme à une construction neuve. Le parquet en chêne posé sur des lambourdes, les poutres au plafond ainsi que les portes chinées contribuent à ajouter un supplément d’âme aux pièces. « J’ai cherché l’équilibre entre le moderne et l’ancien, en associant du parquet avec du béton ciré dans certaines pièces, des meubles anciens avec une cheminée noire contemporaine et une salle à manger de style campagne avec une cuisine épurée. » Le vaisselier, élément central de la salle à manger, a été construit en utilisant des portes vitrées trouvées sur Leboncoin. « Elles étaient recouvertes de nombreuses couches de peinture que j’ai décapées avec de la lessive à la résine de pin posée en couche pendant plusieurs heures. J’ai ensuite gratté avec une spatule, puis passé des heures à poncer pour obtenir le résultat souhaité ! », se souvient-elle.
Trésors chinés
Si ses goûts en matière de décoration sont éclectiques, allant du style anglais à l’épure japonaise, l’ambiance ici est plutôt charme et campagne. Les meubles en bois brut se marient au lin et aux tonalités douces. « Je suis une grande admiratrice des intérieurs flamands. Amsterdam est une source d’inspiration considérable pour moi ; la manière dont ils associent les objets et les styles me fascine », précise-t-elle. Pour l’ameublement, Hélène a privilégié les antiquités, chinées dans la région, en particulier aux brocantes mensuelles d’Ahetze et aux puces de Quintaou à Anglet. « Je préfère nettement la chasse aux trésors en vrai plutôt que la recherche en ligne, confie Hélène. Ma fille m’accompagne désormais et a un talent particulier pour négocier quelques petits jouets à chaque sortie ! Parmi mes trou- vailles préférées, il y a le trumeau placé derrière le canapé, déniché à la brocante de Port-de-Lanne, et un fauteuil cabriolet Louis XVI qui voyage de maison en maison. » À cela s’ajoutent des objets hérités de la famille qui ont une valeur sentimentale, comme le petit miroir de style Louis-Philippe ayant appartenu à sa grand-mère ou le bureau de son grand-père. Le bureau d’écolier dans la chambre de sa fille provient de l’école du village où toute la famille de son mari a étudié. « Je trouve que les objets ayant une histoire offrent un plaisir plus durable que l’achat de produits neufs », constate-t-elle. Chez Hélène, la quête de la beauté s’unit à l’émotion.
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Sélection à retrouver dans le HOME Magazine n°113 (septembre – octobre 2024), disponible en kiosque
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