Ann Vincent
Capturer l’énergie
Qui est-elle ? Ann Vincent, 27 ans, artiste.
Où son atelier est-il situé ? Dans la petite ville de Lovendegem, près de Gand, en Belgique.
Quelles sont ses sources d’inspiration ? Attentive aux formes et aux matériaux, Ann aime sentir la matière sous ses doigts et la modeler jusqu’à voir ce qu’elle peut en obtenir. Fascinée par la nature transformatrice de la cire, elle apprécie la sensation de chaleur et de douceur qui s’en dégage, ainsi que la façon dont elle capte la lumière.
Quel est son processus de création ? La jeune créatrice commence par dessiner les formes, avant de les sculpter puis de passer à la fabrication des moules. Ce sont eux qui permettront de donner cet aspect organique à ses pièces sculpturales. Avec peu d’informations disponibles sur la méthode la plus adéquate pour produire ce type de bougies, de grandes phases de test ont été nécessaires. « La cire est un matériau très capricieux. Son état final et son comportement lors de la combustion sont influencés par de nombreux aspects. Il m’a fallu beaucoup de patience et faire beaucoup d’erreurs avant d’aboutir au résultat final. »
Comment la nature influence-t-elle son travail ? Elle essaye de travailler le plus écologiquement possible. Toutes ses bougies sont fabriquées avec un mélange de cire de soja non-OGM, tandis que leur emballage est entièrement compostable.
Comment se distingue le design organique dans ses créations ? Adoptant une approche ludique, Ann explore la matière, la forme et l’utilité. Elle crée des pièces à la fois fonctionnelles et inattendues.
« Je pense que ce qui me plaît, c’est de ne pas trop réfléchir à ce qui fonctionne ou non, mais de nourrir cette idée d’impulsivité. Assembler des formes et des couleurs asymétriques, et capturer une certaine énergie et audace. »
Ash & Plumb
Biomimétisme
Qui sont-ils ? Barnaby Ash, 33 ans, designer, et Dru Plumb, 34 ans, directeur de la création, sont les deux cofondateurs d’Ash & Plumb.
Où leur atelier est-il situé ? À Brighton, au Royaume-Uni.
Quelles sont leurs sources d’inspiration ? Leur travail est inspiré par les matériaux avec lesquels ils collaborent. « Nous optons pour des designs qui attirent l’attention sur les caractéristiques naturelles du bois et aspirons à créer des formes propres, tout en évitant tout élément de décoration inutile. »
Quel est leur processus de création ? Si leurs idées sont essentiellement esquissées avant d’être façonnées dans leur atelier, Barnaby et Dru s’efforcent de conserver une certaine fluidité lors de la réalisation du dessin final. Un premier prototype de forme voit le jour, puis est peaufiné après un petit temps de réflexion.
Comment la nature influence-t-elle leur travail ? La nature définit les limites de leur artisanat, en leur fournissant tous les matériaux, qu’il s’agisse du bois qu’ils travaillent ou des fleurs séchées qu’ils associent à leurs vases. « Nous utilisons du bois récupéré auprès d’arboristes locaux, provenant d’arbres qui seraient autrement utilisés comme bois de chauffage. Nous nous approvisionnons également en bois dans des forêts gérées de manière responsable. Enfin, nous sommes impliqués dans la conservation des forêts, en veillant à ce que la biodiversité locale ne soit pas endommagée et à ce que les prélèvements soient reconstitués. »
Comment se distingue le design organique dans leurs créations ? Grands fans du design organique, Dru et Barnaby aspirent à atteindre un biomimétisme esthétique à travers leur artisanat. Leur leitmotiv : l’intégration du monde naturel dans les espaces de vie que nous habitons. « Constamment émerveillés par la beauté naturelle des bois britanniques avec lesquels nous travaillons, nous nous considérons comme des éditeurs et non comme des créateurs des plus belles œuvres de la nature. »
Viv Lee
Philosophie wabi-sabi
Qui est-elle ? Viv Lee, 46 ans, fleuriste pendant près de dix ans avant de passer par une école d’art et de devenir artiste-céramiste.
Où son atelier est-il situé ?À Glasgow, en Écosse.
Quelles sont ses sources d’inspiration ? Les cultures anciennes, le travail de l’archéologue et anthropologue Marija Gimbutas et l’esthétique wabi-sabi et minimaliste de l’architecte d’intérieur belge Axel Vervoordt. Elle est également très sensible aux formes courbes, aux couleurs terreuses et à la texture des roches et des pierres.
Quel est son processus de création ? Lorsqu’elle commence une nouvelle œuvre, la céramiste a besoin d’être dans le bon état d’esprit de création. « Cela peut se traduire par le rangement de mon atelier, par un essai ou par un dessin automatique. Ensuite, j’essaie d’avoir l’esprit ouvert et de travailler intuitivement avec l’argile, souvent sans avoir une idée fixe du résultat et en laissant la matière et le moment me dicter les formes qui émergent. »
Comment la nature influence-t-elle son travail ? La nature ne fournit pas seulement une inspiration esthétique, elle est aussi une raison d’être dans le travail de Viv. « Je considère l’acte de fabriquer des récipients en utilisant la terre comme un moyen de me connecter à mon corps ainsi qu’à mère Nature. » Attirée par la richesse des couleurs et des textures, comme la sensation d’un galet lisse ou les couleurs variées du lichen, elle se tourne irrémédiablement vers des finitions terreuses et minérales pour ses créations.
Comment se distingue le design organique dans ses créations ? « Les formes que je réalise sont généralement des formes courbes qui imprègnent les principes du design organique, bien que ce ne soit pas nécessairement une décision consciente que je prends, mais plutôt un mouvement que mon corps sent le plus naturel lorsqu’il s’agit de créer. »
Virginie Hucher
Esthétique abstraite
Qui est-elle ? Virginie Hucher, artiste pluridisciplinaire : danse, performance, dessin, volume, mais c’est la peinture qui représente majoritairement son univers artistique.
Où son atelier est-il situé ? À l’orée d’une forêt de pins et de bouleaux près d’Amiens. C’est un atelier-maison écologique et passif tout en bois, conçu avec son compagnon il y a quelques années.
Quelles sont ses sources d’inspiration ? Inspirée tant par les espaces vierges que par les grandes villes, Virginie maintient un équilibre constant entre le vide et le plein. Attirée par l’architecture, la musique, la danse contemporaine et l’art en général, elle admire le travail d’artistes comme Jean Arp, Simon Hantaï, Frank Stella, Ronan Bouroullec, Giorgio Chillida ou encore Fabienne Verdier.
Quel est son processus de création ? « La danse est inscrite dans mon langage personnel. Elle me permet d’ouvrir les possibles, et je pense qu’elle m’a guidée vers un nouveau mode de création qui me sert aujourd’hui de processus de travail, la performance. » Son corps entièrement en mouvement pour créer de nouvelles formes est le point de départ, avant le retour à l’atelier où elle capture ces postures chorégraphiques sur papier. Puis vient le moment de les peindre.
Comment la nature influence-t-elle son travail ? Virginie tente de créer une palette chromatique proche de la nature et de ses vibrations, avec une aspiration particulière pour toutes les nuances d’ocre.
Comment se distingue le design organique dans ses créations ? Dans cette démarche de faire corps avec la nature, l’artiste dirige sa création vers des formes biomorphiques, organiques, minérales et végétales.
« Il n’est pas nécessaire de copier la nature mais plutôt d’en extraire son essence profonde. De proposer une vision personnelle de cette énergie dans laquelle notre corps et notre esprit sont en perpétuel mouvement. »