5 choses que vous ignoriez sur Bang & Olufsen 

Plébiscitée par les amoureux de son et de design, la maison Bang & Olufsen (re)dessine le paysage de l’audio-visuel depuis les années 20. HOME a rencontré les acteurs de cette marque avant-gardiste et durable dans son fief, à Struer au Danemark, et vous dévoile 5 de ses secrets.

 

Par Morgane Burlotto

Bang & Olufsen c’est un succès à l’international (depuis bientôt 100 ans), des partenariats d’excellence du collectif culinaire nomade We are Ona en passant par l’Hôtel d’Angleterre mais aussi les maisons de luxe telles que Yves Saint Laurent, Balenciaga, Ferrari et les plus grands créatifs de leur génération comme le duo d’architectes Italo-Danois, Gamfratesi ou Jean Jullien. C’est aussi une présence immanquable sur la scène culturelle et sportive de la F1 au golf, sans oublier le polo et le football. Spécialiste des produits audio et de divertissement (casques, enceintes, téléviseurs, barres de son…), la marque a su perdurer dans le coeur des afficionados en restant désirable et iconique, grâce à un savoir-faire d’exception et une exigence certaine en matière de design.  5 choses à savoir sur la marque danoise qui fait chavirer le coeur des audio (et ciné)-philes aguerris.

1/ La radio à brancher sur secteur, le premier produit d’une longue lignée

Tout commence à Struer, petite commune située à l’ouest de la région du Jutland-Central au Danemark (berceau de fabrication de Bang & Olufsen depuis 1925) avec un bref croquis comme logo proposé par un garçon de 17 ans vendu pour 10 DKK (soit 1,34€ aujourd’hui) et bien sûr deux compères passionnés, l’ingénieur Peter Bang et Svend Olufsen.
En 1925, les deux amis (à l’époque dans une ferme) mettent au point une radio novatrice sans piles. La première à pouvoir se brancher sur secteur, « l’Eliminator 1929 ». Un projet qui enclenche le pas sur une série d’appareils et de produits audiovisuels (radio, téléphone filaire, tv, enceinte, barres son) toujours plus innovants et design les uns que les autres : les téléphones « Beocom 6000″ à poser ou à accrocher au mur, le téléviseur sur pieds « Beovision Caprile » début d’un design minimaliste, le radio/CD Beosound 3200 « mettant l’accent sur la fonction plutôt que la forme », l’enceinte circulaire « Beoplay A9 », (reprise dans beaucoup de collaboration) ou encore le petit galet portable « Beoplay A1 ».

2/ L’enceinte « Beovox CX 100 », le plus gros succès de la maison

La griffe Bang & Olufsen s’est progressivement affirmée au fil des gammes avec l’aide de pointures du design telles que Jacob Jensen, David Lewis ou encore Henrik Sørig Thomsen. Toujours plus créatifs, innovants, minimalistes et durables, ces produits emblématiques ont su marquer les esprits. On pense à la radio en bakélite inspirée du tableau de bord Buick (la Beolit, 1939), ou la Beomaster 1900 et son panneau de contrôle tactile dissimulé (lauréat du prix IDA en 1976), voire la platine vinyle à double bras (Beogram 4000) qui jusqu’à l’année dernière, était reprise et retravaillée de façon à s’adapter aux technologies récentes et restituée aux clients ! Le progrès ne s’arrête pas là (et même jamais chez Bang & Olufsen) sous la coupe du designer David Lewis : les Beosound 9000 et Beosound 3200 révolutionnent le lecteur CD (l’un offre un chargeur de 6 CD le plus rapide au monde, et l’autre propose une lecture verticale via un modèle fixé au mur, une première mondiale).  Mais le plus gros bestseller jamais enregistré à ce jour reste le modèle classique de l’enceinte passive « Beovox CX 100. » Créée en 1984 par Jacob Jensen, elle restera 19 ans en production !

3/ La marque fabrique toujours au Danemark

C’est dans ses locaux à Struer, au Danemark, que Bang & Olufsen nous reçoit. Là-bas, on observe l’amour du travail bien-fait et le souci du détail, qui se transmet entre collaborateurs depuis des années ! Différents services s’organisent (tech, direction artistique, service client) et travaillent en symbiose sur l’intégralité des projets. Une entente linéaire à laquelle tient le directeur créatif Kresten Krab-Bjerre depuis 30 ans. Selon lui, « l’open innovation concept est la force de la maison » ! Designers, ingénieurs et autres experts travaillent ainsi main dans la main jusqu’aux validations finale. Résultat ? Des produits iconiques qui défient les lois du possible, et surtout, une entreprise qui valorise l’humain. Un détail que l’on peut observer dès l’entrée dans la maison-mère, sur le « Mur des 25 ». Pas moins de 13 panneaux avec 88 personnes présentes dans la compagnie depuis 25 ans ou plus sont affichés. Vous l’aurez compris, 1/4 des employés a travaillé 50 ans dans l’entreprise ! La durabilité, c’est la valeur première chez Bang & Olufsen. Dans sa production, la maison danoise fait le choix d’un circuit court avec des matériaux de qualité et des experts partenaires.  Pour le bois par exemple, ce sont les mêmes collaborateurs depuis les années 50. Un partenariat qui a débuté à la sortie du meuble/radio un iconique de la maison aux influences Marcel Breuer (et sa chaise de bureau tubulaire), Hyperbo 5RG Stell : véritable pierre angulaire de l’histoire du design et l’exemple même de la griffe précoce Bang & Olufsen. Pour ce qui est de l’aluminium (pur à 99,99%) – réelle marque de fabrique de la maison depuis les designs sous Jacob Jensen – les 2 principaux fournisseurs sont basés en Allemagne. Depuis l’arrivé du designer chez Bang & Olufsen dans les années 60, les futures générations de créatifs ne jurent que par le métal et pour cause : l’acoustique est honnête et le rendu parfait, il y a une possibilité de design infini, le métal ne s’oxyde pas et enfin il est 100% réutilisable après refonte ! À savoir aussi : pendant le processus de production, les chutes d’aluminium au fraisage sont récupérées par une compagnie Allemande qui les revend ensuite. Rien ne se perd !

4/ Les produits s’adaptent à leur environnement

Designs pluriels, combinaison de teintes et jeu de matières unique entre le bois, l’aluminium et le tissu, la dernière enceinte au style polyvalent représente parfaitement l’héritage de la maison. De son passage à la factory 5 à l’espace qu’elle viendra lover, la « Beolab 8 » se veut puissante, compacte et surtout durable. Elle est taillée dans l’aluminium, passée au fraisage et anodisée dans une seule et même pièce de sorte à minimiser les chutes à la fabrication. Une enceinte caméléon sur pied, à poser sur une surface ou encore à accrocher au mur, munie de la modalité « RoomSense ». Un paramètre qui permet « d’adapter notamment le rendu acoustique à son environnement, pour une fidélité exceptionnelle, quel que soit son positionnement »

5/ La marque possède un Tonmeister

Les produits connus pour leurs options intuitives, leurs design esthétiques et épurés offrent avant tout une qualité sonore digne de l’original. Pour atteindre ce souci du détail et ce niveau de perfection sonore, le Tonmeister ausculte ! Dans une chasse à la fausse note et aux irrégularités, cet expert teste le son des nouveaux produits. HOME a pu le voir à l’ouvrage ! Depuis 20 ans petites comme grosses enceintes, barre de son etc, tous (ou presque) passent entre les mains expertes et l’oreille aiguisée de Goeff Martin, dans l’une des 4 « listening rooms », en étroite collaboration avec les ingénieurs, l’ancien organiste diplômé de McGill University à Montréal réalise un travail indispensable au développement des gammes. Il passe le plus clair de son temps isolé à écouter avec attention, des sons en boucle. Et pour cela, il s’en remet à une playlist de compétition : du jazz au pop en passant par le rock (peu de chansons, mais juste assez pour composer la recette idéale de vibrations différentes). À chaque jour le même rituel, ce dernier presse play et se fait l’oreille sur « Jennyfer Warnes, Bird on a Wire» écrite par Leonard Cohen, toujours la même chanson pour commencer !

Le but ? Obtenir un son à l’image du rendu studio initial mais à domicile. Le terrain de jeu de Geoff ? Une boîte sur ressorts qui en accueille une autre hermétique sur 4 couches (acier et isolant) de 26 tonnes. Aussi appelée chambre grise, elle dispose d’un système de climatisation autonome, renouvelé toutes les 20 minutes. Aux murs, d’imposants panneaux modulables permettent d’absorber de la même manière les différentes fréquences, ce qui offre une insonorisation totale. À tel point qu’au bout de 15 minutes, le seul son perçu est celui du sang qui circule dans le corps (on dit même qu’il ne faut pas y rester enfermé plus de 45 minutes). Un processus répétitif qui peut prendre jusqu’à 3 mois pour le perfectionnement d’enceintes imposantes comme la paire de Beolab 90 (8 200 W / 18 haut-parleurs.) Pour les petits systèmes en revanche l’écoute dure moins d’une semaine.

Retrouvez une sélection de produits Bang & Olufsen sur un stand éphémère installé au Printemps Haussmann, de l’homme, à Paris. Un pop up sur-mesure jusqu’au 28 avril 2024.

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Bang & Olufsen